Discours de clôture AG 2023 – Michel LAYUS Président

Mesdames, Messieurs, Chers collègues,

Merci d’être venus dans ce bel endroit pour nos retrouvailles annuelles.

Merci à nos administrations et ministères de tutelle d’avoir fait le déplacement. Plus que jamais notre dialogue est nécessaire, je tiens encore une fois à le souligner.

Depuis 2020, nos entreprises, nos filières et le monde de l’élevage ont été très fortement sollicités. Ils ont toujours répondu présents. Dans ces épreuves, l’Europe et l’État français ont pris largement leur part. L’approvisionnement des chaines alimentaires a toujours été assuré.

Nous aurions donc pu penser que les leçons du covid, de la guerre en Ukraine, auraient été tirées ; qu’au-delà de l’incantation de souveraineté alimentaire, il y aurait une inflexion pour un Green Deal aussi raisonnable que nécessaire, qui éviterait à l’élevage de l’Europe de l’Ouest, le même naufrage que son secteur industriel quelques décennies plus tôt.

La démonstration de Thierry POUCH a été très claire sur les tendances de fond : l’élevage français et européen est dans un tobogan.

Ce tobogan est rendu encore plus glissant par des factions résolues, parfaitement organisées, violentes parfois, qui ont érigé leur goût alimentaire ou leur vision du monde animal, en morale à imposer à nos pays de nantis, au mépris des lois de la physique, de la biologie, de l’économie et du refus de voir 7 milliards d’humains qui ont besoin et envie d’un mode de vie décent.

Nos politiques, sont clairement tiraillés entre la force de ces lobbies et la raison, portée fort poliment, par nos métiers.

Ce serait une erreur fatale pour nos entreprises françaises ou européennes de considérer que notre unique avenir est l’exportation voire la délocalisation. Si l’Europe ne reste pas une terre d’élevage significative, montrant la voie d’un élevage moderne, nourricier et durable, nous perdrons deux fois : nos marchés domestiques et notre position d’acteurs de référence mondiaux.

La révolution agricole et agroalimentaire qui est engagée est une extraordinaire opportunité pour nos métiers, mais il y a au moins 4 préalables à cela sur le territoire européen.

Deux qui sont communs à tout le secteur de l’élevage :

• Il ne peut y avoir d’agriculture durable sans élevage.

• Nous ne pourrons pas mener la transition agricole de la durabilité, si nos secteurs ne sont pas protégés par des clauses miroirs enfin appliquées. Sinon ce sera le Green Deal par le vide et l’importation de produits moins-disants. Adieu décarbonation et souveraineté alimentaire !

Deux qui nous sont plus spécifiques :

• Cette transition agricole ne peut se faire que par le progrès technique et la science. Nos entreprises ont déjà des solutions ; pour cela, il nous faut pouvoir innover dans le champ européen de façon agile dans un cadre règlementaire qui protège le consommateur et l’industriel.

• Des entreprises qui ne se développent pas meurent. Il nous faudra pouvoir exporter, nous internationaliser encore plus ; notre secteur déjà bien structuré sur ce point devra être beaucoup mieux soutenu.

C’est évidemment là que doit se situer le cœur de l’action de l’AFCA-CIAL, notre action va se construire et se déployer sur ces 4 piliers vers nos politiques nationaux et européens, avec les filières d’élevage, avec nos pairs, le SNIA et La Coopération Agricole, ainsi que nos syndicats européens FEFAC et FEFANA, et évidemment avec votre appui, les adhérents de l’AFCA-CIAL, qui êtes des acteurs de premiers plans dans vos écosystème locaux, régionaux, nationaux, internationaux.

Le secteur de la nutrition animale est un secteur clef de l’élevage. Chaque fois qu’il a agi de façon unie, il a été capable de faire bouger les lignes, chacun dans son rôle et avec ses compétences.

Nous avons une représentativité quasi totale pour nos métiers des additifs, des premix, des compléments, avec toute la palette des typologies d’entreprises depuis la TPE, aux plus grands géants mondiaux, en passant par les leaders français ; cela fait de l’AFCA-CIAL un syndicat crédible.

L’implication des adhérents dans les dossiers professionnels, au sein du Conseil d’Administration comme des groupes de travail, est une force essentielle.

Notre équipe de salariées est désormais complète, expérimentée et son extrême compétence fait de l’AFCA-CIAL un interlocuteur crédible de toutes nos parties prenantes.

Nos outils de communication, site internet, extranet, réseaux sociaux… sont simples et efficaces.

Nos finances sont saines, et c’est le nerf de toute action.

Rien de nouveau me direz-vous, nous avons maintes fois mené des actions délicates, en réaction ou proaction, et allons continuer, mais jamais la survie de l’élevage français n’a été en jeu jusqu’ici.

Nous changeons donc forcément d’échelle, de moyens, d’intensité, d’engagement.

Ce message, je le porte évidemment au nom de votre Conseil d’Administration, qui a en plus souhaité que nous revenions vers vous (adhérents mais aussi parties prenantes) dans les prochaines semaines, afin d’enrichir nos orientations et actions par vos retours, ceci sous la forme d’une enquête, qui servira de base à une réflexion sur vos attentes, sur notre gouvernance, sur les relations avec nos parties prenantes et bien sûr notre organisation opérationnelle.

L’objectif est que notre prochaine Assemblée Générale en 2024 puisse acter le plan d’action que nous aurons construit pour répondre aux défis qui sont devant nous.

Merci à tous.

Michel LAYUS

Président de l’AFCA-CIAL

Le 14 juin 2023